Pour le client, conseil interne et conseil externe ont des points communs, des différences, des forces, des faiblesses, au-delà d’une vocation commune et de l’appartenance revendiquée à un métier. A quelles situations client sont-ils les plus adaptés ? Quelles sont leurs modes de coopération possibles ?
Interne/externe : une vocation conseil commune
Ils n’ont pas les clés du management des situations, qui restent aux mains des cadres et dirigeants de l’entreprise.
La différence majeure est que le conseil interne est impliqué dans cette relation d’autorité, alors que le consultant externe est indépendant, même s’il doit prendre en compte le jeu des différents acteurs.
Les consultants internes doivent trouver un équilibre permanent entre respect de la hiérarchie (soumission ?) et indépendance. Ils doivent réguler leur niveau d’engagement et leur nécessaire objectivité, la distance, la confidentialité et la neutralité qui se veulent identiques à celles des consultants externes.
Un capital client différent
En entreprise
L’une des différences majeures entre conseil interne et conseil externe : le consultant interne part avec un capital de relation client et un historique hiérarchique.
La position des consultants internes est paradoxale. Ils doivent être à la fois alignés sur l’organisation, les valeurs de l’entreprise et se positionner en marge pour pouvoir apporter un regard extérieur.
Ce qui fait la qualité du conseil interne, c’est d’être différent du business traditionnel de l’entreprise.Les consultants internes doivent faire face à une différence essentielle : leurs clients sont aussi ou ont été des collègues ou des amis.
La manière dont le consultant est perçu personnellement en interne impacte la relation client.
En cabinet
Le consulting externe (de l’Associé au junior) doit construire et maintenir la relation client dans la phase commerciale et durant la mission et le cas échéant les missions successives.
Les cabinets externes se heurtent parfois au principe du « Not invented here » et à une remise en cause par le client : « ils ne peuvent pas comprendre pourquoi c’est impossible dans notre contexte. »
Les dirigeants veulent connaître les tendances et préoccupations du marché, faire du benchmark et préfèrent avoir affaire à quelqu’un d’extérieur au système client.La distance doit exister durant toute la mission : pas de relations amicales avec le client même si la confiance ou le « fit culturel » s’établit, pas de tutoiement, …La marque conseil et la méthodologie jouent en règle générale plus que la dimension personnelle du consultant. Le service rendu au client est collectif, voire, dans le moins bon des cas, anonyme.
Conseil interne et conseil externe : les différences
Compétences
Conseil interne
Ils sont reconnus pour leur pragmatisme.
Conseil externe
Les clients ne sont plus prêts à financer la période d’imprégnation de l’entreprise par les cabinets externes, en particulier les juniors.
Légitimités
Conseil interne
Conseil externe
Il accepte moins difficilement des analyses ou des préconisations difficiles sur les situations actuelles ou, c’est plus aisé, passées.
Les consultants externes sont plus légitimes pour faire passer des messages aux manageurs et aux dirigeants. Ils peuvent devenir des « visiteurs du soir » influents.Mesure du succès
Conseil interne
Conseil externe
Impact des missions
Conseil interne
Conseil externe
Les collaborations possibles entre conseil interne et conseil externe
- Le plus positif : la mission du cabinet est réussie et le client, l’entreprise et son management, s’en approprie les résultats et confie la poursuite de la mise en œuvre au conseil interne.
- Le cabinet a assuré une mission explicite ou implicite de formation du conseil interne : approche, méthode, savoir-faire et savoir-être de base… Cette relation pédagogique est notamment fréquente pour les conseils RH à vocation de gestion des compétences et des carrières et de gestion des âges.
- L’entreprise peut décider de limiter ses coûts d’honoraires et utiliser le consulting interne dans le cadre d’un projet qu’elle découpe, de manière visible ou non, en lots. Certains, le plus souvent en amont, vont au conseil externe, d’autres sont réalisés en interne (par l’entité conseil interne ou par des groupes projets).
- Plus contestable, le cabinet conseil est utilisé pour effectuer un transfert de méthodologie, implicite ou explicite, qui peut aller de l’imitation totale ou partielle à l’appropriation pure et simple d’une méthode (sans financer la R&D qu’elle a mobilisée ni respecter la simple propriété intellectuelle.)
Base de données et d’expérience Devenir (accompagnement de la création et du développement de plus d’une quinzaine de groupes et entreprises, dans différents secteurs d’activité, publics ou privés, notamment de Thalès Université Missions & conseil ).
Consulting of the Inside Consulting on the Inside: A Practical Guide for Internal Consultants, Beverly Scott et B. Kim Barnes, avril 2011 ISBN: 9781562867454
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Le conseil interne se développe en entreprise depuis 20 ans. Pas seulement fonction individuelle, mais objectif de performance et de changement. Il répond à des besoins spécifiques, mais non permanents et reste fragile, sans pouvoir sur la mise en œuvre et dépendant de la stratégie d'entreprise.
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