Nouvelle organisation du travail du XXème siècle, l’open space est devenu un sujet classique de la littérature managériale et un marronnier de la presse conseil. Symbole de modernité et de transparence pour les uns, enfer pour les autres, l’open space est désormais la règle, pour le meilleur et pour le pire. Modèle taylorien à l’origine, l’open space est devenu le symbole d’un modèle managérial du 3ème type. Indissociable de l’emprise du numérique, il matérialise le recul de l’intime et la représentation permanente. Il fabrique du contrôle social et contribue à faire de chacun de nous un « Homo interruptus », passant d’une tâche à l’autre sans recul ni continuité. « Travailler devient l’art de déployer en permanence une stratégie d’adaptation à l’interruption, interruption subie et interruption créée. »